vendredi 26 juin 2015

Deux propositions pour @radioblogueurs

Pour commencer, cette trouvaille signalée par Jeff sur twitter, les marins de l'Hermione chantent à l'arrivée à Philadelphie.




Puis une curiosité, une vidéo réalisée par des graphistes musiciens qui nous montre, démontre et prouve le très grand génie de notre ami Jean-Sèbastien Bach.



Plus d'infos en anglais.

jeudi 11 juin 2015

L'Anamour !



Cette chanson me fera toujours pleurer ! Merci Petit Père Poireau !

Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l'anamour


Aucun Boeing sur mon transit
Aucun bateau sur mon transat
Je cherche en vain la porte exacte
Je cherche en vain le mot exit
Je chante pour les transistors
Ce récit de l'étrange histoire
De tes anamours transitoires
De Belle au Bois Dormant qui dort
Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l'anamour
Tu sais ces photos de de l'Asie
Que j'ai prises à deux cents Asa
Maintenant que tu n'es pas là
Leurs couleurs vives ont pâli
J'ai cru entendre les hélices
D'un quadrimoteur mais hélas
C'est un ventilateur qui passe
Au ciel du poste de police
Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l'anamour
Je t'aime et je crains
De m'égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l'anamour

jeudi 4 juin 2015

Sept années déjà ?!

Hou ben ! Il y a sept ans j'ouvrais ce petit blog. Que dire qui n'a pas été déjà écrit ici ou ailleurs ?

Alors voilà un texte que Jean Zay, âgé de 19 ans, fleurant bon l'écriture adolescente, couchait sur le papier contre les horreurs de la guerre !


LE DRAPEAU


Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,
Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais à cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.
Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.
1924