jeudi 24 octobre 2013

Le courage, la confiance et l'audace !


Ce jour, Ségolène Royal après avoir posé pour un photographe, laisse "passer" un jpg de son entretien pour un canard d'où s'extrait cette image. 
Vétue d'une robe blanche très simplifiée, elle tient le drapeau Français dirigé vers la gauche, le titre de l'article étant : "Osez, Monsieur le Président !

Certains, dans les rézos zosiaux ont raillé cette photo la traitant de ridicule.
Or, cette image n'est pas ridicule car elle est signifiante.

Toute image pouvant être ridiculisée, le ridicule n'existe que dans l'œil de celui qui regarde.

Souvenons-nous de la photo du Président Hollande dans le jardin de l`Êlysée par Raymond Depardon, et de bien d'autres photos, le "ségo-basching puis le hollando-basching seront toujours là…

"De l'audace, toujours de l'audace !"


Liberté, créativité…



Qu'a-t-on besoin, aujourd'hui en France ? 
De courage, de confiance dans la liberté et dans la créativité, et de l'audace, toujours de l'audace !


Ci-dessous, l'entretien au Parisien :

Interview au Parisien


Près de 8 Français sur 10 considèrent que les politiques ne sont pas courageux. Etes-vous d'accord ?

SEGOLENE ROYAL. Ce sondage intervient dans un contexte où la crise et les secousses de toute nature font douter de l'efficacité de l'action politique. Il confirme que le courage est pour les Français une vertu majeure en politique. Savoir prendre des décisions difficiles, au risque de n'être pas entendu par tous. Avoir le courage d'oser des réponses neuves quand les anciennes ne fonctionnent plus.

Comme vous, par exemple ?

Je n'aurais pas cette prétention mais on a souvent dit qu'en 2007, j'étais trop en avance sur l'époque. La France n'était pas encore prête à imaginer une femme Présidente de la République, même si des pays d'Amérique latine avaient déjà anticipé ce mouvement. Et puis, je défendais un certain nombre d'idées qui étaient anti-conformistes dans mon camp politique et qui ont, depuis, fait leur chemin : la sécurité, l'ordre juste, la Nation... Quand j'ai revendiqué, au nom de la gauche, le drapeau français à Marseille, j'ai été très durement critiquée par mes amis politiques. Pourtant, c'était courageux de le faire. Je savais que j'allais à contre-courant de l'idéologie dominante à gauche mais je sentais que j'étais en phase avec l'Histoire, avec ce qu'attendaient les Français, très attachés à la nation et à ses symboles républicains. Le courage, c'est aussi de rompre avec les conformismes de sa famille politique.

Faut-il plus de courage à une femme qu'à un homme pour s'engager en politique ?


Évidemment, oui. Ce qui est difficile, c'est d'assumer la durée de la vie politique. Il faut se relever à chaque fois que l'on trébuche. Le courage c'est, comme le disait Jaurès, de « ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions », de garder le cœur chaud et la tête froide, de ne pas lâcher son cap à la première déconvenue tout en ayant la lucidité de tirer les leçons des échecs.

Avez-vous connu des moments de découragement ?


Non, jamais. Il en faut plus pour m'abattre ! J'ai connu des chocs violents, encaissé des coups. Je suis tombée, je me suis posée des questions sur le sens de mon engagement, je me suis fait mal, je suis parfois restée un moment dans un état de stupéfaction, mais je n'ai jamais été découragée. Le courage en politique, c'est aussi de garder une part de gaieté dans l'adversité comme le recommandait Stéphane Hessel qui y voyait « la forme la plus aimable du courage ».

De Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati à Cécilia Attias, les femmes de droite sont nombreuses à avoir salué votre courage. Y êtes-vous sensible ?


Bien sûr. Ce n'est pas un hasard si ce sont des femmes qui le disent. Elles savent les obstacles, les contraintes, les épreuves, les dénigrements que les femmes doivent surmonter dans la vie politique. Elles ne disent pas, comme certains hommes : « Sa candidature à la présidentielle était le produit des sondages ; elle est arrivée là par hasard... »

Nicolas Sarkozy est, aux yeux des Français, le président le plus courageux de ces 30 dernières années. Etes-vous d'accord ?


Ce n'est pas une qualité qui vient spontanément à l'esprit le concernant. Ce n'est pas parce qu'on est énergique qu'on est courageux. Le monde a subi, en 2008, la crise financière la plus violente qui ait existé depuis 1929, et qu'a fait Nicolas Sarkozy ? Il a renfloué les banques sans leur demander aucune contrepartie. Il aurait dû avoir le courage de dire aux banquiers : l'Etat vous remet à flot mais, en échange, il va entrer au capital des banques et nous allons dissocier les activités spéculatives des activités de prêt. Il ne l'a pas fait. Il a été complaisant face aux forces de l'argent. Il a manqué de discernement au moment le plus favorable pour imposer d'autres règles du jeu aux responsables de la crise. C'est une occasion ratée dont nous payons encore le prix.

Et François Hollande, est-il courageux ?


L'intervention au Mali est une décision courageuse. Tout comme les menaces de représailles à l'encontre de Bachar el-Assad après son utilisation des armes chimiques dans le conflit syrien. Ce n'est pas parce qu'on est isolé sur la scène internationale que l'on a tort ! L'histoire lui rendra justice, vous verrez, car c'est son initiative qui a fait bouger la diplomatie, qui a permis d'éviter la guerre, et rendu impossible une nouvelle attaque chimique.

Quelles décisions courageuses faudrait-il prendre aujourd'hui ?


Par exemple, fusionner les départements avec les régions afin de supprimer les doublons et de dépenser moins en dépensant plus efficacement. Ce serait aussi d'appliquer dès maintenant, sans attendre 2017, le non-cumul des mandats. Ce serait également d'aller au bout de la réforme bancaire dont la première étape a été réalisée. Le courage c'est de prendre le risque d'être toujours aux côtés de celles et ceux qui ne baissent pas les bras :

- entrepreneurs qui innovent et se battent,
- ouvrières et ouvriers qui défendent leur savoir faire et leur outil de travail,
- familles qui ne transigent pas sur le devoir d'éduquer,
- enseignants qui ne tiennent pas le droit au savoir pour un privilège de la naissance,
- jeunes dont le désir d'avenir doit être un guide pour l'action.

Vous citez, dans votre livre, une quinzaine de personnalités qui vous inspirent du courage. Si vous deviez n'en retenir qu'une...


La personne qui incarne le courage sous toutes ses formes -physique, psychologique, politique, historique-, c'est Nelson Mandela. Lui-même, pourtant, n'estimait pas être particulièrement courageux. Mais, alors qu'il aurait pu être libéré au bout de quinze ans de captivité en échange du renoncement à son combat politique, il a trouvé la force de dire non. Il a eu ce courage exceptionnel de sacrifier sa vie de famille et sa liberté pour une cause collective, une cause qu'il estimait plus grande que lui. Je crois, comme lui, qu'on ne naît pas courageux mais que l'on peut, lorsque les circonstances historiques l'exigent, se dépasser soi-même et faire preuve d'un courage dont on ne se savait pas capable.

Vous-même, peut-être ?


Je ne pourrais pas sacrifier ma famille. Je suis mère de famille avant d'être femme politique et j'ai toujours lutté pour concilier les deux. C'est aussi une forme de courage : il faut savoir équilibrer sa vie, à condition que les circonstances le permettent, pour ne pas sacrifier les siens à son engagement politique. Il faut avoir comme disait Rudyard Kipling dont on ne se lasse pas de relire le texte magnifique que je mets en ouverture de mon livre, il faut avoir le courage « d'être fort sans cesser d'être tendre ».

samedi 5 octobre 2013

Elle arrivait des Somali, Lily…

Elle est morte à Lampedusa, Lily !







pierre perret - lily par bisonravi1987


Il y aurait tant à dire, à faire, à taire, à vivre, à pleurer, à se réjouir ensemble de la vie qui nous est donnée !
Forteresse Européenne ? Ègoîsmes, indifférences, différences, ressemblances…

Petites sœurs…!

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.

Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre. 
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. 
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !