vendredi 30 juillet 2010

Adieu !

ADIEU

L’automne déjà !

Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, -loin des gens qui meurent sur les saisons.

L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers pleins les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le coeur, étendu parmi les inconnus sans âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation ! J'exècre la misère.

Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du comfort !

- Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les

brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !

Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !

Suis-je trompé ? la charité serait-elle soeur de la mort, pour moi ? Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons. Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ?

Oui, l'heure nouvelle est au moins très sévère.

Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais !

Il faut être absolument moderne.

Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle.

Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs,

-j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ;

- et il me sera loisible de

posséder la vérité dans une âme et un corps.

Avril Avril-août 1873 1873.

Encore et toujours : Arthur Raimbaud !

Le travail humain

L’ÉCLAIR

Le travail humain ! c'est l'explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps.

« Rien n'est vanité ; à la science, et en avant !» crie l'Ecclésiaste moderne, c'est-à dire

Tout le monde.

Et pourtant les cadavres des méchants et des fainéants tombent sur le coeur des autres... Ah ! vite, vite un peu ; là-bas, par delà la nuit, ces récompenses futures, éternelles... les échapperons-nous ?...

-Qu'y puis-je ? Je connais le travail ; et la science est trop lente, Que la prière galope et que la lumière gronde... je le vois bien. C'est trop simple, et il fait trop chaud ; on se passera de moi. J'ai mon devoir, j'en serai fier à la façon de plusieurs, en le mettant de côté.

Ma vie est usée. Allons ! feignons, fainéantons, ô pitié ! Et nous existerons en nous amusant, en rêvant amours monstres et univers fantastiques, en nous plaignant et en querellant les apparences du monde, saltimbanque, mendiant, artiste, bandit, -prêtre !

Sur mon lit d'hôpital, l'odeur de l'encens m'est revenue si puissante ; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr...

Je reconnais là ma sale éducation d'enfance. Puis quoi !... Aller mes vingt ans, si les autres vont vingt ans...

Non ! non ! à présent je me révolte contre la mort! Le travail paraît trop léger à mon orgueil : ma trahison au monde serait un supplice trop court. Au dernier moment,

j'attaquerais à droite, à gauche...

Alors, -

oh ! - chère pauvre âme, l'éternité serait-elle pas perdue pour nous !


Arthur Rimbaud

mercredi 28 juillet 2010

La Paix !

Déclaration de Paix lancé par le Collectif des Associations Tziganes :

Le Président de la République a déclaré la guerre aux gens du voyage et aux Roms. Les Tziganes entendent répondre par une déclaration de paix pour éviter une explosion sociale.

L’organisation le 28 juillet d’une réunion à l’Elysée sur les « problèmes » posés par les Tziganes est une première depuis la Libération.

Comme trop souvent dans leur histoire, les Tziganes sont une fois de plus les boucs-émissaires privilégiés d’une classe dirigeante empêtrée dans les scandales politico-financiers.

Si Nicolas Sarkozy devait réitérer sa déclaration de guerre, le Collectif des Associations Tziganes serait amené à diligenter des actions judiciaires pour provocation à la haine raciale et à demander aux parlementaires de s’interroger sur la nécessité de réunir la Haute Cour.

La prégnance du racisme anti-tzigane dans la société française est telle que la confirmation le 1er juillet 2010 par la Cour d’appel de Paris de la condamnation de France Télévisions pour provocation à la haine raciale en raison du contenu d’une émission C dans l’air intitulée : « Délinquance : la route des Roms » est passée totalement inaperçue.

Alors que la France a fait l’objet de maintes condamnations par les instances européennes et risque de se retrouver au ban de l’Europe, aucun effort n’est fait par les pouvoirs publics pour lutter contre la multiplication des actes et des propos racistes dirigés contre les Tziganes.

Le 18 juillet 2010, la France a enfin reconnu officiellement le drame de l’internement et de la déportation des Tziganes de 1940 à 1946 par le biais d’un discours prononcé par le secrétaire d’Etat aux anciens combattants.

Dix jours plus tard, Nicolas Sarkozy prend l’initiative d’une politique de nature raciale qui, si elle venait à être mise en œuvre, risquerait fort de constituer une nouvelle page noire de l’histoire de France tant il est vrai que Les Tziganes, au delà des profondes différences qui existent entre Rroms et gens du voyage, sont soumis en France à un véritable régime d’apartheid en raison d’une législation d’exception indigne d’un pays démocratique.

Le Collectif des Associations Tziganes demande à être reçu par le chef de l’Etat pour évoquer les problèmes que posent les propos racistes de certains parmi les ministres et les parlementaires de l’UMP.

Le Collectif des Associations Tziganes demande l’abrogation de toutes les lois discriminatoires et une action résolue au plus haut niveau de l’Etat pour lutter contre le racisme anti-tzigane.

Pour la sauvegarde des valeurs universelles qui ont fait la grandeur de la France, le Collectif des Associations Tziganes lance un appel en reprenant les mots exacts utilisés il y a vingt-cinq ans par Georges Guingouin, premier maquisard de France, libérateur de Limoges, dans son appel lancé à l’occasion du 41ème anniversaire de la bataille du Mont Gargan :

« En 1985, j’en appelle aux hommes et aux femmes à l’âme généreuse pour que dans un sursaut moral, une nouvelle Résistance commence afin que la France reste le pays des Droits de l’Homme. La flamme de la Liberté ne doit pas s’éteindre ! ».

Le Collectif des Associations Tziganes organise une conférence de presse le mercredi 28 juillet 2010 à 11h à la Chope des Puces 122 rue des Rosiers à Saint-Ouen.

Édit : Allez lire le coup de gueule de Luc Mandret !

jeudi 15 juillet 2010

Qui c'est celui-là ?

C'est moi !

En mode printemps ! (Lundi de Pâques à la Croix-Rousse !) par la MFA, une amie photographe plasticienne.
La petite sculpture en bas est ma petite bonne femme !
[Z'avez vu mes chaussures rouge ? ]



En mode été, chez la Mo à la Tour du Pin par le Vonvon !
Rouge fuchsia à l'intérieur, vert à l'extérieur ! Hu hu hu !!!


jeudi 8 juillet 2010

Billet politique !

Je ferais bien un billet politique, mais d'autres le font beaucoup mieux que moi, Jegoun, Dagrouik, Sarkofrance, le Pr. Rimbus, Peuples, Marc Vasseur, Laurent Mann, Rébus, et Guy Birenbaum en parlent bien mieux que moi !
N'oubliez-pas d'aller voir la Miss Trublyonne et Romain, en n'oublions-pas Céleste, Olivier Bonnet et Laurent, (le monsieur qui sucre les fraises avec de la tendresse !), et pis, il y a Le Coucou, et enfin notre écureuil intergalactique !
Go vers les 1ères vacances de l'été, il y en aura trois ! Ch'uis veinard, hein !!! Retour le 14 juillet !
Hop !