dimanche 19 avril 2009

Super-Nullos contre le monde !

Allez-donc lire le Toine
Catherine Philp

Tous ceux qui pensent que seuls les filles et les homos peuvent jouer les persifleurs (NdT: j'aurais du traduire jouer les "salop...") auraient dû être là, dans mon école, quand ce nouveau garçon est arrivé. Il était grand, beau, élégant et sportif, et voilà les mâles qui se hérissent quand les filles fondent.
"Il est pas si terrible" entendit-on persifler un de ces anciens coqs.

Il y a des garçons qui ne grandissent jamais. Et les voilà qui entrent en Politique. Les tactiques "meufs de base" à la Damian McBride (NdT: ancien
conseiller politique de Gordon Brown - on pourrait lire notre Frédéric Lefêvre à nous) et Derek Draper (NDT: ancien journaliste, auteur des "100 jours de Blair" - on pourrait lire
notre Dominique Paillé à nous) ne devraient pas en surprendre beaucoup; ce sont des serpents et des hargneux qui persiflent et qui  aboient tendus vers leur but concret de terrasser leur rival - tout en ricanant en permanence sur leur comportement auto-proclamé de "collégien".

Nicolas Sarkozy n'a pas de telles excuses. Il n'est pas un de ces conseillers de l'ombre, il est à la tête de l'État. Il est sensé diriger un pays. Mais ça n'a pas empêché l'entrée en scène d'un nouveau président - grand, plus beau et populaire - qui l'a changé en une espèce de petite princesse hargneuse, qui aurait coupé tous ses effets à Graham Norton (NdT: le PPDA des Anglais).

Barack Obama? "Pas du niveau pour décider efficacement", chuchote le Président Sarkozy. "Il n'a jamais conduit un ministère". Ça pourrait être drôle si ça n'était pas si consternant. M. Sarkozy n'est pas près de ternir l'aura du nouveau garçon.

Ou de n'importe lequel de ses voisins, apparemment. José Luis Rodríguez Zapatero d'Espagne? "Pas très intelligent". José Manuel Barroso, Président de la Commission
Européenne? "Totalement absent". Même la loyauté politique pèse peu. Angela Merkel, qui s'était tenue épaule contre épaule avec M. Sarkozy au G20 pour une plus
grande réglementation financière globale s'est fait moquer de n'avoir pris le train en marche qu'après avoir réalisé l'état de l'industrie allemande. Sarkozy est le traitre type, souriant et minaudant en face de vous avec un poignard dissimulé près à vous frapper sitôt que vous aurez le dos tourné.

Il y a un leader que "l'hyper-président" prétend admirer: Silvio Berlusconi, malgré son lot constant de gaffes. Mais M. Berlusconi est un bouffon, pas une garce. Puisse M.Sarkozy aspirer à cette hauteur. S'il avait une once de la confiance en soi sans limites de M. Berlusconi, il n'aurait pas besoin de jouer les fourbes tel Iago, haut comme trois pommes, déversant sa bile dans des oreilles complaisantes.

Il y a peu de chances que ceci l'aide à se trouver des alliés en France. Un sondage publié hier met son prédécesseur Jacques Chirac à 30 points au-dessus en popularité. Il n'y a qu'une chose de plus menaçante qu'un nouveau président brillant: un ancien président brillant. Fais-gaffe à tes arrières, Jacques.

Catherine Philip est rédacteur diplomatique du Times.
 

2 commentaires:

peuples a dit…

je viens juste de le lire,très bonne prose.

pas perdus a dit…

Plus rien ne nous étonne de lui... Triste et comique.